LE DERNIER JOUR DE SOCRATE

 

Opéra en six scènes, 1h15

Pour: 2 sopranos, 1 mezzo soprano, 2 ténors, 2 barytons, 2 barytons basses, 1 basse

Ensemble orchestral et harmonium, Direction Andreas Stoehr

Orchestre Pasdeloup

Livret de Jean Claude Carrière

Mise en scène Stephan Grögler

Création a l’Opéra comique à Paris en 1998 (éditions Mario Bois)

Commande de la fondation Beaumarchais et du ministère de la culture.

Socrate, Christian Tréguier – Criton, François Harismendy – Critobule, Frédéric Goncalvès

Hermogène, Philippe Georges – Xanthippe, Anne-Margeurite Werster – Phédon, Scott Emerson

Cébès, Partricia Fernandez – Appolodore, Karine Ohanyan – Simmias, François-Nicolas Geslot

L’esclave, Nicolas Courjal – Les enfants Johanna Biense, Jules Vo-Dinh.

Éditions Mario Bois

 

Argument :

Le premier mot de Socrate, lorsque ses amis le réveillent à six heures du matin, sera :

 C’est aujourd’hui ? À partir de ce moment,  il a un jour pour convaincre ses disciples de l’immortalité de l’âme.

Pour les rassurer ? Pour se rassurer aussi lui-même ?

Il dira dans l’après-midi :  lorsque la mort s’approche de l’homme, á ce qu’il y a de mortel en lui meurt, et ce qu’il y a d’immortel se retire intact, incorruptible. 

Et à l’un de ses disciples qui lui dit n’être pas tout à fait convaincu, il dira :  Moi non plus, je ne suis pas sûr.

Personne ne connaît la mort. »

C’est là que ce drame philosophique devient un drame humain, et c’est tout le côté humain de cet homme que j’ai envie d’exprimer. Sa sensibilité poétique aussi ; quand ses amis lui annoncent que le jour de boire la ciguë est arrivé, il dira : À vrai dire, je le savais. J’ai vu en songe une femme très belle, vêtue de blanc, qui venait vers moi et me disait : nous t’attendons dans la prairie humide.

Je dois prendre le poison maintenant? demande-t-il avec une grande résignation.

Non, tu as jusqu’à ce soir, jusqu’au coucher du soleil, précise un de ses disciples. »

Il y a trois lieux : la cellule, la cour et la salle de bain. L’arrivée intempestive de sa femme hurlante avec ses deux enfants sera un moment de grande agitation. On ne sait trop si elle hurle de douleur ou de rage et il dira, non sans humour, en la voyant arriver :  Tiens, á voilà ma famille ! » Et puis il y a l’homosexualité omniprésente, des gestes de tendresse envers Phédon qui fait partie intrinsèque de cette période de la vie à Athènes. Enfin, je voudrais que la mort de Socrate, simple et douloureuse, soit un véritable moment d’émotion dans la tradition des belles fins d’opéras.

Graciane Finzi