Juliane Banse, soprano
Opéra de chambre pour une voix et quatuor à cordes.
Livret Heinz Schwarzinger d’après la nouvelle éponyme d’Arthur Schnitzler.
Commande de ProQuartet
Création le 15 avril 2013 au théâtre des Bouffes du Nord à Paris
et le 18 avril au Mozartsaal im Logenhaus à Hambourg
par Juliane Banse, soprano et le Quatuor Voce
Fräulein Else, Mademoiselle Else représente pour moi un des personnages les plus touchants du théâtre autrichien du début du 20ème siècle.
Ce drame humain écrit avec une apparente légèreté trace un tableau exemplaire des fascinants déchirements de la morale viennoise de cette époque.
Une jeune fille, Else, invitée par sa tante dans un palais italien se trouve confrontée à un horrible dilemme : soutirer de l’argent au riche « Herr von Dorsday » pour sauver son père de la faillite.
En échange, elle sera contrainte à une humiliation : se montrer nue devant cet homme qui lui répugne.
C’est dans cette ambiance de villégiature mondaine que se déroule ce monologue à la fois drôle et dramatique.
La construction en plusieurs strates de cette histoire est extraordinaire.
Else pense tout haut, imagine les dialogues et leurs différents dénouements, ce qu’elle pourrait dire ou ne pas dire, faisant elle-même les questions et les réponses dans un inimaginable tournoiement de pensées.
Elle rit, s’affole, panique, fait de l’humour et on sent peu à peu le fatal dénouement arriver avec force.
Les circonvolutions de sa pensée m’ont donné la forme et la matière musicales.
Les différents modes de chant utilisés sont au service de la dimension dramatique de cette pièce d’autant plus que l’adaptation faite par Heinz Schwarzinger est celle d’un véritable livret d’opéra.
Je me suis donc attelée avec passion à cet ouvrage écrit pour la chanteuse Juliane Banse qui est l’incarnation de ce personnage particulièrement attachant.
Le magnifique Quatuor Voce aura la lourde tâche d’être « l’orchestre » de cet opéra de chambre d’une durée de 35 minutes environ.