La musique : la lire, la jouer, l’inventer, l’improviser, la travailler, l’aimer, la chanter la pleurer, l’oublier, la retrouver, toujours la retrouver. Je pense que c’est le seul art où le phénomène de plaisir est perpétuellement en expansion lorsque l’on écoute à plusieurs reprises un même motif, un même passage ou une même œuvre.

Le domaine de la chanson a bien compris ce phénomène : le plaisir est décuplé à chaque nouvelle audition d’un thème souvent archi-connu.

Mozart ne s’y prend pas mal non plus dans ce domaine..!

Je pense que l’un des plus grands péchés de notre siècle a été de ne pas avoir su dire les choses plusieurs fois de suite, de ne pas avoir su les répéter, bref d’ avoir eu honte d’en éprouver du plaisir, et cela quel que soit le langage utilisé. Cela ne veut pas dire qu’il fasse retourner à un langage tonal, je pense que c’est surtout une question de forme, de geste créateur large, au sens passionné ou romantique du terme. En résumé donc, je ne me gêne plus !

Une cellule me plait, je la tords, la disloque, l’énerve, l’embellis, la dis et redis…

Est-ce une bonne idée musicale ? Je l’exploite à fond, je la construis, la casse, l’étire, la superpose…

Graciane Finzi